vendredi 4 décembre 2015

La photo de classe

"Avez-vous la photo de ma classe ?" : cela fait partie des questions que l'on nous pose le plus souvent. Hélas, la réponse est rarement positive : vous trouverez ci-dessous les seules photos de classe des années 50 que nous avons récupérées grâce à d'anciens élèves qui nous ont permis d'en faire la copie. Aucun archivage de photos de classe n'avait été fait dans l'école, et nous n'avons pas fait de démarche systématique de recueil de photos, car tel n'était pas notre objectif quand nous avons créé la classe reconstituée.
De même, la datation précise de ces quelques photos reste problématique : bien souvent, les enseignants ne se faisaient pas photographier avec les enfants, et la pratique consistant à photographier une ardoise avec le niveau de classe et l'année scolaire était encore loin d'être systématique.
Pourtant, il ne se passe pas une année sans qu'un "ancien" se reconnaisse sur une de ces photos, ou quelqu'un de sa famille, ou un de ses amis ou anciens amis.










Cet article est issu du "CD ROM du cinquantenaire", réalisé en 2001-2002 par les élèves et les professeurs de l'école, et coordonné en particulier par :
- Jean-Claude Lebeau, maître formateur
- Christine Hauray, conseillère pédagogique
- Michel Mahé, directeur de l'école Jean Jaurès 1



La presse

Voici quelques articles parus dans la presse de septembre 1950 à juin 1952. Des élèves de CM2 les ont patiemment réécrits pour les rendre plus lisibles. Dans un souci d'exactitude, ils ont même laissé les erreurs de frappe des originaux.
Populaire, 28-29/06 1952


3 SEPTEMBRE 1933 - INAUGURATION DU GROUPE JEAN JAURES
(L'ANCIEN)
29 JUIN 1952 - UNE NOUVELLE ECOLE PORTANT LE MEME NOM RENAIT DE SES CENDRES
CETTE DATE COINCIDE AVEC LE 70 ème ANNIVERSAIRE DE L'ECOLE LAIQUE

Saint-Nazaire fêtera, dimanche, avec ferveur, le soixante-dixième anniversaire de l'Ecole publique. La Municipalité, tenant à donner encore plus d'éclat à cette commémoration, a voulu que notre superbe et moderne groupe scolaire " Jean Jaurès " soit inauguré ce jour-là. D'autre part, les élèves de nos institutions laïques prêteront leur concours à cette grande journée en évoluant par milliers sur le terrain municipal du Parc des Sports.
L'ancien

L'ancienne école Jean Jaurès eut sa première pierre posée le 18 juillet 1931 ; la cérémonie se fit en présence de M. Blancho, maire, et de nombreuses personnalités. Deux ans plus tard, le 3 septembre 1933, cette école était inaugurée. Son coût était alors de 2 713 189 francs. Cette cérémonie fut l'occasion d'une grande fête dont beaucoup de Nazairiens se souviennent encore, comme de sa destruction au cours des bombardements de février 1943.
Le nouveau

Le nouveau groupe scolaire Jean Jaurès, situé en bordure du boulevard Gambetta,
sera inauguré demain dimanche à 10 heures, en présence de M. Blancho, maire, de Mr de Saint-Pourçain, représentant le Ministre de l'Education Nationale ; de Mlle Rachelle Lempereur, président de la Commission de l'Education Nationale à L'Assemblée Nationale ; de l'Inspecteur d'Académie, M. Piedvache ; de l'Inspecteur primaire, M. Cassan, et de son successeur, M. Tondeu, M. Blin, délégué départemental du MRU ; des personnalités municipales et du corps enseignant.
Ce groupe eut sa première pierre posée le 4 juin 1950 ; le 16 septembre 1951, les élèves prenaient possession des locaux. Son coût est de l'ordre de 190 millions.
Dans quelques mois, à ses côtés, s'élèvera l'école maternelle.
Rappelons que cette magnifique école, à l'occasion de son inauguration officielle, sera accessible au public dimanche toute la journée. Le soir (samedi et dimanche), des projecteurs baigneront de lumière son imposante façade.
Journée de liesse pour l'école publique

Ainsi, Saint-Nazaire connaîtra deux jours de joie.
Les festivités débuteront samedi à 20 h 45, au vélodrome municipal où l'Amicale Laïque du Plessis-Soleil-Levant donnera une représentation de variétés en plein air, avec le concours d'artistes locaux et régionaux.
Dimanche après midi, toujours au Parc du Plessis, douze cents élèves appartenant à toutes les écoles primaires de la ville, évolueront sur le terrain et présenteront au public des mouvements d'ensemble, des danses, rondes, etc…
Cette manifestation des Lendits est appelée à connaître un succès et chacun se fera un devoir d'encourager tout ce petit monde, tout en évaluant le magnifique résultat de cette représentation, résultat obtenu grâce à un merveilleux travail de coordination de tous les instituteurs et institutrices.
Dès à présent, nous ne pouvons que conseiller à tous les laïcs de Saint-Nazaire et des environs de visiter, d'une part, le groupe Jean Jaurès, et d'assister à la représentation donnée par ceux qui, plus tard, seront nos successeurs et qui se devront à leur tour de défendre l'Ecole laïque, ses institutions républicaines.
Résistance, 12/09/1951


Saint-Nazaire : Tout est prêt pour la rentrée scolaire dont l'événement sera cette année l'ouverture du premier groupe scolaire définitif : celui de Jean-Jaurès.

Dans moins d'une semaine les vacances seront terminées ; et si nos enfants, qui le 17septembre recommenceront une nouvelle année scolaire ne veulent plus penser a cette rentrée et tentent d' oublier les devoirs et les leçons en redoublant d'ardeur dans leur jeu, cette éventualité n'a pas échappé aux parents et aux organismes officiels chargés d'organiser dans les meilleurs conditions possibles cette rentrée scolaire 1951-1952.
Elle leur aura posé des problèmes de toutes sortes cette rentrée scolaire.
Ne parlons pas bien entendu des questions vestimentaires qu'il aura fallu résoudre, au sein de chaque famille. Du choix que le papa ou la maman auront à faire pour incliner vers telle ou telle école pour nous arrêter plus particulièrement aujourd'hui sur une question administrative et de la disponibilité des locaux scolaires à la veille d'une rentrée.
Dans une ville sinistrée comme Saint-Nazaire cette question a une importance primordiale et sans être encore totalement résolu se problème a cette année été solutionné, comme nous allons le voir de façon plus que satisfaisant.

L'école Jean-Jaurès ouvre le 17 septembre

En effet, la rentrée 1951 coïncidera avec la mise en service du premier groupe scolaire reconstruit et définitif. Il s'agit de l'école Jean-Jaurès installée en bordure du boulevard Gambetta.
C'est pour tout dire une magnifique réalisation conçue d'une façon très moderne, réalisée dans un minimum de temps -une année environ-, et répondant de manière parfaite aux besoins des nouvelles méthodes pédagogiques. Deux simples exemples entre cent. Le chauffage se fera par le sol à l'aide d'une tuyauterie disposée juste sous un carrelage de mosaïque et produisant une sensation continue de bien être. Plus de tête bouillante ni bourdonnante avec des pieds gelés. Deuxième exemple les tableaux ne seront plus noirs il seront verts !

800 enfants...

Ce nouveau groupe scolaire ouvrira ses portes le 17 septembre. Et vingt classes, sur les 24 que comprendra ce groupe, seront dès le premier jour occupées par les enfants.
En effet, la mise en service de Jean Jaurès va permettre la fermeture de l'école du Plessis, 250 enfants, et de l'ancienne école Jean Jaurès abritée jusque là dans des baraquements, 445 enfants.
Voici donc presque constitué l'effectif de ce nouveau groupe Jean Jaurès qui pourra malgré tout disposer encore d'une centaine de places puisque d'ores et déjà chacune des 20 classes est révue pour 40 enfants.
Ces dispositions nouvelles n'entraîneront pas pour autant une fermeture définitive de l'école du Plessis puisque dans un des locaux provisoires actuels s'ouvriront à la rentrée, deux classes maternelles. Ceci en attendant que la maternelle de Jean-Jaurès soit construite ce qui ne saurait tarder car l'adjudication des travaux est pour le mois prochain.

Des locaux modernes...

Les enfants n'en croiront sans doute pas leurs yeux le jour de la rentrée.
Il n'ont pas fini de tenter d'expliquer, midi et soir chaque repas familial, comment est faite " leur école ".
Ce sera en effet " leur Ecole " et toutes les données techniques scientifiques, pédagogiques les plus modernes, les plus avancées, ont été synthétisées pour l'établissement des plans et la réalisation ce groupe scolaire.
Un grand bâtiment central, qui est plus spécialement réservé au directeur qui y aura ses locaux d'habitation et qui comprendra des salles de réunion pour les instituteurs, domine de ses trois étages six petits pavillons individuels placés à droite et à gauche et un bâtiment surélevé qui servira de cantine. Chaque pavillon a un étage et deux classes par étage. Les couleurs sont claires, reposantes et le matériel tout neuf est presque luxeux si on le compare avec nos pupitres de jadis. Pour les classes de fin d' études scolaires, les garçons et les filles disposeront près de leurs classes de cours, d'une salle réservée aux travaux pratiques. Enseignement ménager pour les jeunes filles et travaux manuels pour les garçons
Dans la salle des jeunes filles des lavabos et éviers seront disposés à chaque coin, plus loin il y aura quatre cuisinières, une au gaz, une au charbon, une au gaz butane, une à l'éléctricité, que chaque enfants utilisera pour se familiariser avec les différents modes de combustion nécessaire à la confection d'un repas.
Les garçons eux disposeront d'établis, d'outils pour travailler le bois, le fer, le cuir, etc...
Le 17 septembre sera donc un grand jour pour tous les petits qui rentreront à Jean-Jaurès, pour les maîtres appelés à les instruire enfin pour la municipalité de St Nazaire, le maire principalement et ses services techniques qui verront là le fruit de tant d'efforts, de démarches, de soucis enfin pleinement récompensés.
Populaire, 12/09/1951


LUNDI PROCHAIN, 5000 ENFANTS VONT ASSAILLIR
NOS ECOLES
Mais le problème scolaire étant le souci majeur de la municipalité, tout est prêt, dans les écoles pour subir cet assaut. Vingt classes ouvriront le 17 dans le nouveau groupe scolaire Jean-Jaurès.


Nous écrivons souvent ici que Saint-Nazaire renait chaque jour et si nous avions besoin de justifier cette affirmation, nous pourrions disposer aujourd'hui d'un argument de poids. Sait-on, par exemple, que nos écoles presque désertes et si peu nombreuses à la libération, s'apprêtent à recevoir lundi prochain plus de 5000 petits écoliers ?
Cinq mille petits écoliers ! Ce chiffre prouve quand même que la cité compte actuellement une certaine population, mais il atteste aussi que, pour subir avec succès l'assaut de cette joyeuse et jeune masse, la Municipalité n'est pas restée, depuis le 14 juillet, " les deux pieds dans le même sabot ". Il nous a été donné de pouvoir connaître comment est établi le " le plan de défense "qui doit lui permettre de faire face dès lundi à cette attaque massive mais cependant si réconfortante pour l'avenir de la Cité.

800 ELEVES AU GROUPE SCOLAIRE "JEAN JAURES"

A tout seigneur, tout honneur. Commençons donc par le nouveau groupe scolaire Jean-Jaurès, boulevard Gambetta.
" Seigneur " il y a en effet puisqu'il nous a été donné de constater que cette école est bien, et de loin, la plus moderne de France !
Lors de sa récente visite à Saint-Nazaire, M.Claudius Petit, Ministre de la reconstitution, était resté interloqué devant une semblable réalisation, puis, se ressaisissant il ne put que préciser : " C'est remarquable … c'est absolument parfait ! "
C'est en effet remarquable et si l'extérieur du groupe (ce qu'on voit en circulant sur le boulevard ) fait un peu austère, par contre tout s'éclaire dès qu'on regarde les façades de chacune des classes, lesquelles dès les premières heures du jour sont innondées de lumière… et ces jours-ci de soleil ? Nous reviendrons très bientôt, en détail sur " cette merveille " contentons-nous de dire aujourd'hui que tout y est extrêmement moderne et que par exemple, le groupe comprend quatre classes de fin d'études disposant chacune, pour les filles, de quatre " cuisinette " dotées de tout un matériel moderne, pour apprendre à faire la cuisine, à préparer les mets, à les faire cuire et à faire le nettoyage indispensable dans l' " office ".
Nous connaissons des mamans qui vont applaudir des deux mains et des fillettes qui sont bien heureuses d'apprendre à se servir d'une cuisinière à charbon, à gaz, au butane ou à l'électricité. Oui, car il y a les quatre modèles au groupe !
Les garçons, eux, se moquent un peu d'apprendre à tenir la queue de la poêle ! Ils auront des établis et des outils. Ils pourront ainsi commencer à exécuter des menus travaux et à faire de belles expériences !
On ne voit pas cela dans toutes les écoles, de même que toutes les écoles ne possèdent pas encore, hélas, un parquet chauffant en mosaïque.
En effet, le chauffage central est placé sous le carrelage de mosaïque de chaque classe. Il y donne une chaleur douce, très supportable et, de plus, les écoliers n'ont jamais froid aux pieds !

20 classes ouvriront lundi

Longtemps gêné par le mauvais temps, l'Entreprise Delfour et Bizeul qui, sous la très compétente direction de Mr Legendre, architecte, effectuera les travaux, n'est pas en mesure, on le comprend, de livrer tout son travail dès le 17, malgré tous les efforts qu'elle a fournis, elle n'a pas pu rattrapper les deux mois et demi de retard causés par la pluie. C'est pourquoi 20 classes seulement sur 24 ouvriront lundi. Cependant, ces 20 classes peuvent recevoir 800 élèves. Elles peuvent donc facilement absorber les 700 écoliers qui, l'an dernier, fréquentaient les écoles du Plessis et l'ancien groupe Jean Jaurès, aujourd'hui supprimés. On sait, en effet, que l'ancien groupe Jean Jaurès abritera désormais l'internat du collège de jeunes filles et qu'au Plessis, si l'Académie le permet, deux classes maternelles ouvriront jeudi, puisque tout est prêt pour cela. Quant à l'école maternelle du nouveau groupe du Boulevard Gambetta, l'adjudication des travaux sera passée fin octobre prochain.
Populaire, 18 septembre 1951




MALGRE LES CONDITIONS TRES PARTICULIERES DANS LESQUELLES ELLE S'EFFECTUE "CHEZ NOUS"

LA RENTREE DES CLASSES N'A SOULEVE, HIER MATIN, QUE DES PROBLEMES FACILES A RESOUDRE DESORMAIS
LE MAUVAIS TEMPS CONTRARIANT LES TRAVAUX, LE GROUPE JEAN JAURES N'EST QUE PARTIELLEMENT ENTRE EN SERVICE.

Bien spéciale à St - Nazaire, cette rentrée des classes, puisque les administrations chargées de l'organiser travaillent obligatoirement dans l'inconnu. Il est, en effet, bien difficile de savoir avant la rentrée quels seront les effectifs car pendant les deux mois de vacances, la population de la cité s'est modifiée sensiblement et dans des proportions qu'il est impossible de déterminer.
On conçoit bien que dans de telles conditions, tout ne peut pas être parfait le premier jour et, bien sûr, certaines classes ont connu, hier matin, quelques difficultés, lesquelles cependant seront vite aplanies.
Ceci n'est pas grave et nous pouvons dire que dans l'ensemble la rentrée scolaire s'est effectuée très normalement .

JEAN-JAURES PARTIELLEMENT EN SERVICE

C'est bien sûr le nouveau groupe scolaire Jean-Jaurès qui posait encore les plus nombreux problèmes. Le mauvais temps ne permet pas aux constructeurs de travailler aussi rapidement qu'ils le souhaiteraient et malgré le très bel effort réalisé, il reste encore bien du travail à faire .
C'est pourquoi seules les classes de filles ont été ouvertes hier ; huit classes groupant un effectif de 320 écolières. De plus, 4 classes maternelles accueillirent de fort nombreux " savants en herbe " dont certain demeurèrent bien insensibles au charme cependant si accueillant de leur classe. Pour eux, la plus luxueuse école du monde ne vaut certes pas le plus modeste coin de cour ensablé!… Les garçons n' ont pas eu le loisir d'apprécier le confort de leur école, et c'est encore au Plessis qu'ils ont vécu cette rentrée 51. Là aussi huit classes fonctionnaient hier matin, en attendant que les travaux du groupe Jean-Jaurès soient terminés, ce qui ne saurait cependant tarder. Au Plessis également, ainsi que nous l'avions annoncé dernièrement, 2 classes maternelles ont été créées.

Ce qui est caractéristique, c'est le succès remporté par les classes enfantines. Partout les " maternelles " on reçu davantage d'élèves qu'on ne le supposait. Certaines écoles en ont même reçu de trop ! L'école Lamartine, par exemple, possède une classe qui ne compte pas moins de 90 élèves de 3 à 6 ans ! C'est évidemment beaucoup trop et nous plaignons très sincèrement la pauvre dame qui assume un tel travail. Nous pensons bien qu'une semblable situation ne durera pas et que dès aujourd'hui un " renfort " lui sera accordé.

Donc, nos 5000 écoliers ont repris le collier et cela créait hier une bien vive animation dans les environs immédiats des écoles. A ce sujet, la sortie du groupe scolaire Jean-Jaurès est bien dangereuse et il semblerait urgent de prévoir des plaques de signalisation et même, peut être un agent chargé de modérer un peu les conducteurs trop pressés.
Résistance, 18/09/1951




Cet article est issu du "CD ROM du cinquantenaire", réalisé en 2001-2002 par les élèves et les professeurs de l'école, et coordonné en particulier par :
- Jean-Claude Lebeau, maître formateur
- Christine Hauray, conseillère pédagogique
- Michel Mahé, directeur de l'école Jean Jaurès 1

Le quartier dans les années 50

Les écoles Jean Jaurès dans le quartier aujourd'hui :



Le quartier avant les bombardements et la reconstruction :



Quelques photographies du quartier :


Le cimetière de la Briandais et la rue des halles sont en cours de reconstruction. En arrière-plan, on aperçoit la butte du Moulin du Pé où sera construit l'hôpital de Saint-Nazaire.





Une vue de la rue Brizeux



Saint-Nazaire  est une ville-port mais ses habitants savent aussi profiter de la neige.



Cet article est issu du "CD ROM du cinquantenaire", réalisé en 2001-2002 par les élèves et les professeurs de l'école, et coordonné en particulier par :
- Jean-Claude Lebeau, maître formateur
- Christine Hauray, conseillère pédagogique
- Michel Mahé, directeur de l'école Jean Jaurès 1



Mémoires d'auteurs

Du papier-mémoire…

J’ai conservé de mon enfance, quelques images douloureuses. Des petits riens qui crissent encore dans ma mémoire quand l’esprit se fait nostalgique.
Dans ces souvenirs fragiles, un plaisir étrange se mêle à des sentiments disparates dans lesquels je me complais, cherchant à travers d’insignifiantes douleurs le gamin timide et maladroit que j’étais. Comme tous les gosses de la « primaire », je portais une blouse grise, des culottes courtes, un cartable bien trop lourd au bout d’un bras maigre et j’avais une coiffure « bien dégagée autour des oreilles »…
Les récrés m’avaient couronné les genoux. Je possédais un plumier contenant des crayons noir, bleu et rouge, une gomme bicolore à encre et à dessin, un porte-plume et des plumes sergent-major. Le nom militaire, sévère et grave de ces plumes trop dures qui déchiraient le papier m’était insupportable. Comment peut-on apprendre à écrire avec plaisir lorsqu’on doit utiliser des plumes sergent-major ? Par quel miracle un môme de dix ans est-il capable de tracer des lettres sans faire des tâches d'encre entre les stricts barreaux des interlignes espacés de deux millimètres ?
Je me souviens qu’il était impérieux d’attaquer ces lignes à un carreau de la marge. Un ! Pas deux ni trois… Un ! Et de la main droite ! La gauche était interdite par je ne sais quelle loi.
L’instituteur s’évertuait à contrarier les quelques gamins aux hémisphères cérébraux inversés…. … Le seul espoir qui me restait, le réconfort, la consolation, c’était mon buvard… Ce buvard rose et moelleux absorbait mes erreurs, mes ratures, mes maladresses, s’étiolant, se noircissant et s’effilochant au long des heures d’écriture. Sous ma paume, le buvard suivait la plume et me réconfortait un peu par sa simple présence.
Le soir, de retour chez moi, lorsque je me mettais à mes devoirs, j’ouvrais mon cahier de classe et m’attardais à regarder mon buvard qui se souvenait, à l’envers, de quelques phrases, de quelques tâches qu’il avait absorbées.
Didier Convard « Petite brocante intime » Pocket 1999

Le stylo BIC

En ce temps là , c’est au stylo à bille - intrusion de la modernité dans un décor de IIIème République - que s’effectuait la correction de vos dictées, compositions et autres épreuves de calcul.
Un « Bic » quatre couleurs servait de juge de paix impitoyable à « M’sieu », maître d’école de son état social, traçant un « B » majuscule pour « Bien », accolant les deux lettres « m » et « d » pour « mal dit », rajoutant et soulignant un « s » pour l’oubli d’un accord de participe passé.

Toutes ces annotations énergiquement griffonnées dans la marge de votre cahier d’exercices ou sur vos copies de comportaient ainsi la marque du Maître, la trace du « Bic » quatre couleurs, dont deux seulement - le rouge et le vert - collaboraient indifféremment à la justice scolaire.
Christian Bobin « Petite brocante intime » Pocket 1999

Le tricotin

Il est là, sur le chemin de l’école, dans la vitrine, entre des boutons d’argent, des pelotes de laines « Fantaisie du Bon Pasteur », au milieu de tout un fouillis minuscule.
Je ne vois que lui. Lui ? Elle ? « Tricotin » indique l’étiquette, mais pourquoi ce masculin ? Tout en lui est féminin, la petite silhouette de bois aux hanches renflées, ce visage arrondi, la bouche rouge, la petite toque verte surmontée de quatre clous qui donne à ce modeste champignon des allures de tsarine en exil….

- Maman, je voudrais un tricotin…

J’ai finis par l’avoir, je lis et relis la notice…
Pas si simple le geste facile des championnes de la récré ! Trop lâche, le fil s’échappe, trop serré, la pique se refuse à glisser. La laine renonce à se soulever, se divise, s’effiloche, accrochée au clou comme un flocon de laine de mouton sur un barbelé.
Martine Delerm.

Les trois instituteurs

Dans la cour de l’école, trois instituteurs, trois blouses grises, trois casquettes font les cent pas. Je n ‘aimais pas celui du milieu. Pas trop. Le premier, je l’ai connu à l’époque où les mots étaient des images, bâtissaient des histoires, entamaient des mensonges que je n’ai pas finis. Le second se tenait raide comme un I sur ses socs. Ses cheveux étaient déjà blancs et les nôtres, coupés courts par une tondeuse, si froide sur la nuque. Le temps était aux leçons de choses qu’on appellera plus tard sciences naturelles et, maintenant biologie.
Le dernier de nos maîtres était celui des cartes quand la Lorraine était rouge et jaune, la Bretagne vert et marron. Il y avait la métallurgie et la houille; les pâturages et les bovins. Les mots avançaient dans l’inconnu et les trains passaient tous par Paris. Napoléon et ses soldats gelaient sur la Berezina et mon père m’appâtait dans le jardin avec les histoires de France et les combines d’Archimède
Je découvrais avec joie la culture générale et les passions des hommes. Plus tard, j’ai aimé la géographie à la longue des promenades au bord des rivières et de l’Océan Atlantique dont le nom majuscule traversait le globe.
Yvon Le Men « Le petit tailleur de shorts » Flammarion 1996

La classe unique

L’école, c’était la classe unique.
Tous mélangés, les petits avec les grands. Le but, c’était le certificat d’études. Sa méthode, au vicaire instituteur, c’était deux choses. Un: les grands apprennent aux petits. Deux: chacun travaille à son rythme. Chaque matin, il nous distribuait une fiche. C’était la feuille de route pour la journée. Il donnait des pistes, des points de repère. Et nous laissait nous débrouiller. On allait, bien sûr, plus ou moins vite. Dès qu’on avait fini, on pouvait passer à autre chose. Aider les petits, si on était un grand. Prendre un livre dans la bibliothèque. Potasser l’Histoire de France, la géographie, dans des beaux manuels pleins d’illustrations. jamais de devoirs à la maison. La liberté, l’autonomie. Lui, pendant ce temps-là, il se consacrait à son deuxième boulot : la menuiserie. Il adorait bricoler, travailler le bois. Juste à côté de la salle de classe, il s’était installé un atelier. Alors il sciait, découpait, rabotait, clouait, collait, on entendait le boucan des machines, on sentait l’odeur de la sciure, pendant qu’on travaillait. De temps en temps, il venait voir comment ça se passait. Posait des questions. Donnait un coup de main. Puis retournait à ses machines. Il avait fabriqué de ses mains tous les bureaux de la classe. Avec un système de goupille sous le siège (pivotant) qui permettait au bureau de s’adapter à la taille de l’élève, au fur et à mesure qu’il grandissait.
Pendant les récrés, il jouait au foot avec nous. Ou aux barres, au béret, au ballon prisonnier. Ou nous faisait construire des avions en bois d’allumette, avec un système d’hélice à élastique, on remontait l’hélice, on lâchait tout, l’avion décollait, volait trente seconde puis s’écrasait dans la cour. On recollait, on recommençait. Bien sûr, il pouvait être sévère. Il donnait des fessées avec ses mains larges comme des battoirs, qu’est-ce que ça faisait mal. Le plus terrible, c’était l’humiliation devant les autres… Fallait surtout pas pleurer…
A part ça, c’était l’école de rêve. Classe unique, le travail à la carte, l’envie et le plaisir d’apprendre, l’odeur de la sciure, le poêle qui ronflait en hiver, ceux de la campagne qui arrivaient pleins de givre et de neige après leur longue marche à pied. On avait des blouses grises, des sabots (les filles, des galoches) ou des socques, brodequins à semelles de bois sous lesquelles on clouait des bandes de caoutchouc. Quand j’ai lu Le Grand Meaulnes, j’ai tout reconnu, immédiatement. C’était mon école, mon village, mes histoires et mes légendes. C’était chez moi.
Alain Rémond « Chaque jour est un adieu » Seuil 2000

Les images

Inventez une conversation qui corresponde à l’image muette, dit le maître après la récréation. Peu après, la première plume s’accroche dans une fibre du bois du papier. Sgrffch ! Inventer, c’est quoi, pense un élève, mais de là à demander la chose au maître en blouse grise de boulanger ! c’est cousin de mentir, lui souffle un de ses nombreux cerveaux.

Toujours fini trop tôt le travail, tu ferais mieux de te relire. Au lieu de ça, Monsieur classe, avec son cerveau classeur. Il y a quatre sortes d’images ( et dans l’ordre s’il vous plaît): les images des livres de classe, les images pieuses, les images de Coq Hardi, les images de tablettes de chocolat. « Eléphant d’Afrique », « Eléphant d’Asie », violette fanée marron poussiéreux.…
Jean-Paul Barbe « Villa Ker Enfance » éditions joca seria 2002

L'orthographe

Trêve de plaisanteries, dit le maître. Ca, ça veut dire que les devoirs se radinent. Exact: « Vous apprendrez pour demain le résumé sur l’Union Soviétique » Soviétique avec un O, dit le encore maître. Donc rien à voir avec le « Sauviétique » comme a écrit le malheureux… a deux tables de moi, mais si visible. « je n’en attendais pas moins de toi » dit le maître à l’enfant tout rouge. Un autre peut-être, resté impuni sur le bon bord des bancs, a mis « l’Oignon soviétique ». Au moins « oignon » est écrit correctement, dit sa mère mécréante de chantier naval, mais quand même, le « grand Staline » mérite mieux que ça. Donc une baffe, une ! Baffe de mère, c’est toujours du demi-tarif. Les pères, c’est tarif plein. Les maîtres, c’est du renforcé. Fait beaucoup d’usage. En cas de désaccord des participes, tiens !
Jean-Paul Barbe « Villa Ker Enfance » éditions joca seria 2002

La grille

On arrivait le premier octobre devant la grille de l’école avec pas un seul bout de papier sur soi. Je n’allais tout de même pas apporter les restes de mon cahier de vacances, moi qui était le seul à en avoir un de tout Saint-Guillemot ! je l’avais fait en cachette, ce sacré cahier. Tant que tu veux, Grand’mère, mais n’en parle à personne. Le directeur a eu toutes les peines du monde à ouvrir la grille. Rouillée de pendant la guerre, sur-rouillée de trois mois d’été. Le directeur s’arc-boute; il a raison de la rouille. La grille fonctionne, les porteurs de tabliers rentrent, la figure se compose : rangs par deux, pois sans rames, air du temps. L’appel se fit sans hâte, comme au onze novembre. Une grande personne nous réinventait, au ton qu’elle voulait, nos noms, mettant en plus le prénom à la fin.
Jean-Paul Barbe « Villa Ker Enfance » éditions joca seria 2002

Les odeurs

Je me vois, à peu près dans le même temps, monté sur une chaise devant le tableau noir d’une classe et traçant mes lettres à la craie, tout fier de mon savoir précoce. Et la mémoire des sens, ces sons, ces odeurs qui vous arrivent du passé comme d’un autre monde, sans qu’il y ait trace d’événement ou d’émotion quelconque.
Alphonse Daudet, » Histoire de mes livres »

L'écolier

Chaque village aura, dans un temple rustique, Dans la lumière, au lieu du magister antique, Trop noir pour que jamais le jour y pénétrât, L’instituteur lucide et grave, magistrat Du progrès, médecin de l’ignorance, et prêtre De l’idée; et dans l’ombre on verra disparaître L’éternel écolier et l’éternel pédant.
Victor Hugo « Les Contemplations »

La classe

J’arrivais presque toujours avant les autres; j’entrais dans la salle encore vide, je posais ma bûche et mes sabots à côté du poêle pour les sécher.
Tout est encore là sous mes yeux: les poutres blanchies à la chaux, les bancs à la file, le grand tableau noir contre le mur, entre les deux fenêtres ; tout au fond, la table de notre maître, sur une petite estrade. Chacun devait balayer à son tour mais je commençais en attendant les autres.
Erckman-Chatrian, « histoire d’un paysan »

Trésors d'école

« Je me rappelle encore cet être singulier et tous les trésors étranges apportés dans ce cartable qu'il s’accrochait au dos. Ce furent d’abord les porte-plume « à vue » qu’il tira pour écrire sa dictée. Dans un œillet du manche, en fermant un œil, on voyait apparaître, trouble et grossie, la basilique de Lourdes ou quelque monument inconnu.
Il en choisit un et les autres aussitôt passèrent de main en main.
Puis ce fut un plumier chinois rempli de compas et d’instruments amusants qui s’en allèrent par le banc de gauche, glissant silencieusement, sournoisement, de main en main, sous les cahiers, pour que M. Seurel ne pût rien voir. »
Alain-Fournier « Le Grand Meaulnes »

Le cancre

« Soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec des craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur. »

Jacques Prévert, « Le cancre »

Les billes

« Aux billes, c’était lui qui avait le plus de pouce; il savait pointer et rouletter comme pas un; quand on jouait au pot, il vous foutait les znogs sur les onçottes à vous faire pleurer, et avec ça, sans morgue aucune ni affectation, il redonnait de temps à autre à ses partenaires quelques-unes des billes qu’il leur avait gagnées, ce qui lui valait une réputation de grande générosité. »
Louis Pergaud, « La guerre des boutons »




Cet article est issu du "CD ROM du cinquantenaire", réalisé en 2001-2002 par les élèves et les professeurs de l'école, et coordonné en particulier par :
- Jean-Claude Lebeau, maître formateur
- Christine Hauray, conseillère pédagogique
- Michel Mahé, directeur de l'école Jean Jaurès 1

Après la classe (à valider)

C'EST JEUDI !



A la sortie de l'école ou le jeudi après-midi, il y a la grosse télé noir et blanc chez Didier, le choco BN que Maman me glisse dans la poche de mon short et les jouets en tôle que je range, aligne et rerange sans cesse sur mon cosy...

Avec les copains, on va jouer dehors: cache-cache, quatre-coins, gendarmes et voleurs, foot, vélo et trottinette dans la rue ou au terrain vague.
Les filles jouent dans leurs chambres: tricotin, dînette, découpage et coloriages. Souvent, elles jouent à "la maîtresse" et distribuent bon point et punitions.

Elles nous rejoignent ensuite, et sortent les élastiques ou dessinent des marelles pendant que nous échangeons nos billes.
A l'heure du goûter, nous nous retrouvons tous ensemble pour échanger nos images de collection.
Chocolat Suchard, Nestlé ou Meunier, nous déplions doucement le papier d'argent et nous décollons délicatement l'image avant de la retourner: encore un double !

Les jours de beau temps, nous allons jusqu'au parc pour le bac à sable. Les courses de petits vélos, c'est ce que l'on préfère. Je fais avancer ma bille avec précaution pour négocier le virage, je pose mon cycliste à la place de ma bille et j'attends que Lulu s'élance. Sa bille s'envole et sort de la piste de sable. Didier approche la voiture balai en rigolant.

Les jours de pluie, nous nous replions chez la grand-mère de François. Sur la grande table, elle nous sort quelques jeux de société: Jeux de l'oie, petits chevaux, Cochon qui rit, puzzles, jeux des sept familles, 1000 Bornes...
Nous admirons la boîte du Meccano de François mais nous n'avons pas le droit d'y toucher quand nous sommes plus de deux enfants et sa grand-mère nous surveille !
Son petit frère nous empêche souvent de jouer en faisant rouler son camion de pompier en tôle sous la table, en faisant tourner sa toupie hurlante ou en nous demandant de l'aide pour son jeu de cubes.


Les jeux de sociétés


Véhicules et petits cyclistes


Camions de pompiers, miniatures de rêve, voitures de police ou camions de réclame, avions, trains, tracteurs, motos, bateaux, véhicules de guerre, roulottes de cirque...
Au fond de mon coffre à jouets, je retrouve des voitures sans roues, des trains sans rails, des bateaux sans mats et j'aligne, sur mon étagère notre mémoire d'enfance.







Les jeux de petits:






Trucs de filles






Goûters et bonbons



Mistral gagnant

A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Et regarder les gens tant qu'y en a
Te parler du bon temps qu'est mort ou qui r'viendra
En serrant dans ma main tes p'tits doigts
Pis donner à bouffer à des pigeons idiots
Leur filer des coups d' pieds pour de faux
Et entendre ton rire qui lézarde les murs
Qui sait surtout guérir mes blessures
Te raconter un peu comment j'étais mino
Des bonbecs fabuleux qu'on piquait chez l' marchand
Car en sac et Minto, caramel à un franc
Les mistral gagnants

A marcher sous la pluie cinq minutes avec toi
Et regarder la vie tant qu'y en a
Te raconter la Terre en te bouffant des yeux
Et parler de ta mère un p'tit peu
Et sauter dans les flaques pour la faire râler
Bousiller nos godasses et s' marrer
Et entendre ton rire comme on entend la mer
S'arrêter et r'partir en arrière
Te raconter surtout les carambars d'antan,
les cocos au lait
Et les vrais roudoudou qui nous coupaient les lèvres
Et nous niquaient les dents
Les mistral gagnants

A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Et regarder l' soleil qui s'en va
Te parler du bon temps qu'est mort et je m'en fou
Te dire que les méchants c'est pas nous
Que si moi je suis barge, ce n'est que de tes yeux
Car ils ont l'avantage d'être deux
Et entendre ton rire s'envoler aussi haut
Que s'envolent les cris des oiseaux
Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui le rire des enfants
Les mistral gagnants
Les mistral gagnants

Renaud
 Bonbons à 1 F, pastilles, mistrals gagnants, coco boer en boîte de métal, roudoudous, chewing gum gagnant, rouleaux de réglisse et bâtons de bois doux...




L'emploi de sucre de betterave, à partir du 19ème siècle contribua au développement des bonbons de sucre cuit.
Ces bonbons sont le résultat de la cuisson d'un sucre cristallisé lequel constitue 60% à 70 % du sirop de base, le reste étant composé d'eau et de sirop de glucose.
Ces bonbons peuvent être durs ou fourrés :
- Durs: Masse de sucre cuit mise en forme, acidulé ou non, parfumée et additionnée d'un colorant .
Exemples: sucre d'orge, pastilles au miel ou à la menthe, berlingots, sucettes, ...
- Fourrés: Le sucre cuit constitue une 'croûte' qui enveloppe un fourrage : sirop, confiture ou caramel.



 Le chewing-gum

A l’origine du chewing-gum, la chicle: gomme obtenue à partir d’une plante de la famille des sapotacées originaire du Mexique.
Un général mexicain chassé de son pays en 1865 par la révolution s’exile aux USA et il emporte son stock de gomme pensant qu’elle pourrait être un substitut au caoutchouc.
Thomas Adams, américain qui devait se charger de cette affaire eut l’idée, se souvenant de l’habitude des mexicains de mâcher de la chicle de fabriquer ce qu’il appela du " tutti frutti " puis du chewing gum.
Le chewing-gum fut introduit en France en 1917 avec l’arrivée des troupes américaines, mais il ne s’implanta véritablement qu’à la seconde guerre mondiale.
La pastille VICHY

L’historique de la pastille commence à Vichy en 1825 quand Monsieur DARCET mélangea des sels minéraux d’eau de Vichy à du sucre pour faire le célèbre bonbon qui était ovale.
Il deviendra octogonal en 1857.
Dès cette époque, de nombreux fabricants sur Vichy et sa région (le bassin hydrologique de VICHY) fabriquent cette spécialité: la pastille de VICHY ou la pastille du BASSIN DE VICHY.
En 1932, la confiserie MOINET devient propriétaire de la Source Roger située à HAUTERIVE à 5 kms de VICHY, sur le bassin hydrologique et commence alors sa production. Cette source est captée à 70 m de profondeur et les sels minéraux qui sont extraits sont incorporés dans la pastille.
En 1955, cette production devient industrielle, en effet la pastille, qui était alors découpée à l’emporte-pièce sur des tables dans une pâte molle puis séchée en étuve, avec pour conséquence une production réduite, est dorénavant comprimée à partir d’un granulé sec dans des comprimeuses rotatives automatiques.
d'après le site Vichy


L'histoire du Carambar
appartient maintenant au groupe Cadbury France.
A l'origine, Carambar était fabriqué dans la chocolaterie Delespau-Havez, fondée à Lille en 1848. En 1954, afin d'écouler un surplus de Cacao, le chocolatier décida de l'associer au caramel pour une recette inédite.
D'après la légende, Carambar aurait été créé par erreur sur une machine mal réglée qui donna un bonbon très long.
On décida alors d'appeler cette barre de caramel Caram'bar.
La notoriété du s'est vite faite grâce aux point D.H. (Delespau-Havez), imprimés sur chaque emballage. Les enfants collectionnaient ces points et recevaient en échange des cadeaux.
Le prix du Carambar était alors de 5 centimes.
Cela correspondait à la monnaie rendue sur le pain. En 1960, les ventes de Carambar ont dépassé 300 millions d'unités.
1969 marque l'apparition des blagues dans les emballages. Un jury recueille et sélectionne les devinettes, charades et rébus envoyés par les enfants. Les meilleures blagues seront imprimées à la place des points D.H. et les auteurs gagnent leur poids en Carambar. Le succès de est certainement lié à sa forme et à sa couleur.
On peut le tordre, le sucer ou l'étirer et il se reconnaît facilement.
Carambar occupe actuellement la deuxième place de la confiserie enfants derrière Haribo. Mais il reste le roi des bonbons vendus à la pièce devant Chupa Chups et Malabar. Il se vend près d 'un milliard de chaque année !
Soit plus d'une fois le tour de la terre si on les mettait bout à bout. Carambar est commercialisé partout en France et exporté dans le monde entier. Depuis 1954, la gamme s'est étendue.
En 1970 est apparu le Super Caram'bar Fruits (orange, citron, fraise), puis en 1972 le Caranouga, en 1984 le Carambar Cola, en 1995 le Carambar 2 goûts, en 1996 le Carambar Eloustic (fourré ou gélifié ) ainsi que le Carambar Atomic (fourré à la poudre qui pique).
En 1999 a été créé le Cola pétillant (sensation boisson) et le Elousticolors (qui colore la bouche). Enfin le dernier en 2000, le Carambar Gourmand (vanille, chocolat, nougat).
d'après le site Carambar.

Le réglisse

Le midi de la France est historiquement la région de la réglisse.
Ce produit se rencontra longtemps à l'état des apothicaires jusqu'au 19ème siècle où il fit son entrée dans l'univers des confiseurs.
Le suc ou jus de réglisse ... s'obtient en faisant bouillir le bois de réglisse dans de l'eau.
La décoction est évaporée pour récupérer l'extrait à partir duquel on moule des bâtonnets.
La confiserie de réglisse se décline aujourd'hui à l'infinie: pastilles, bâtons billes, rubans enroulés, torsades ... et est composée de glucose et de mélasse aromatisée à la réglisse.
Exemples: Pains de Zan de Haribo-Ricqules, Cachous Lajaunie.
d'après le site Glup's



Les gommes

Leur texture et leur saveur d'une grande douceur les font aimer de tous.
Elles trouvent leur origine dans la gomme arabique additionnée de sucre et de sirop de glucose dissoute dans l'eau.
Elles peuvent être parfumées ou aromatisées et ont en générale de belles couleurs attirantes.
La guimauve traditionnelle, sorte de gomme, allie sucre, sirop de glucose à un agent aérateur (solution de gomme battue avec du blanc d'œuf) qui lui donne sa légèreté.
En revanche; la guimauve moderne a recours à la gélatine comme ingrédient de base.
Exemple: Pâtes pectorales, lanières de guimauve, marshmallow.



La littérature de jeunesse en 1952


LA LITTERATURE DE JEUNESSE EN 1952

d'après J-P Gourévitch, "la littérature de jeunesse dans tous ses écrits"
CRDP Créteil, 1998

 
Avec le vingtième siècle, on entre dans l'âge de la lecture pour tous et la littérature de jeunesse prend son essor.
Le livre n'est plus considéré comme un de ces jouets qui font tenir l'enfant tranquille ou comme le véhicule de leçons de choses ou de morale.
Plusieurs raisons à cela: l'intérêt accru que la société porte à l'enfant, la multiplication des bibliothèques publiques et scolaires (la littérature enfantine trouve sa place dans la formation des bibliothécaires), les initiatives en faveur des lectures populaires.








Au lendemain de la guerre, la production soigne l'illustration et généralise la lecture récréative: autobiographies, récits d'enfance, héros qui ont l'âge de leurs lecteurs, héros animaliers, récits de voyage, d'aventures, d'exploration, romans d'apprentissage, albums pour les petits (imagiers, abécédaires, livres-jeux), l'histoire et la géographie racontées sous la forme de fiction…








L'industrialisation des techniques de fabrication du livre, la démocratisation de la culture, une nouvelle clientèle pousse les éditeurs à encourager les nouveaux talents, à rééditer les classiques (Perrault, Andersen, Kipling) et à fidéliser en créant des collections : Signes de piste, Bibliothèque rose et verte, Rouge et or, Le Père Castor, Hatier, Les petits livres d'or, …
Des illustrateurs contemporains sont sollicités pour republier des textes classiques.







Très vite, pour l'Education Nationale et pour les éditeurs, c'est dès l'école que le livre doit trouver sa place. Pour cela, on développera les ouvrages de poésie, les romans scolaires et les écrits d'expression enfantine (les mouvements d'éducation populaire et Célestin Freinet).



De nouveaux produits font leur apparition:
- les albums documentaires ( Alain Bombard, Paul-Emile Victor)
- les encyclopédies (Larousse, Hachette, Nathan)
- les albums à vignettes
- les " bibliothèques de travail " de Freinet





Les auteurs contemporains pour adultes s'engagent dans la littérature pour la jeunesse: Robert Desnos (Chantefables et Chante fleurs chez Gründ), Paul Eluard (Grain d'aile), Prévert (Lettres des îles Baladar en 1952, Les larmes de crocodiles), Jean Cocteau, Michel Butor, Eugène Ionesco, Michel tournier…
La littérature étrangère fait son entrée avec Nils Holgersson de Sema Lagerlöf et on commence à faire des recherches et à écrire sur la littérature enfantine.







La presse illustrée française et belge se développe: Tintin, Spirou, le journal de mickey, Cœur Vaillants..








La littérature scoute, si vivace au lendemain de la seconde guerre mondiale cède la place à un nouveau répertoire policier, de sciences fiction ou fantastique (Le seigneur des anneaux).


Parallèlement, les supports s'adaptent: livres disques, chansons poétiques, adaptations radiophoniques, contes musicaux (le petit Prince avec Gérard Philippe).
Le cinéma et le livre ne sont plus en concurrence et certains livres sont tirés de films: Crin-Blanc et Le ballon rouge d'Albert Lamorisse










Les collections d'images de chocolat
C'est la récré !
"Affinités obligent, des groupes se forment aux quatre coins de la cour. On s'émerveille devant des décalcomanies aux couleurs vives, on échange des bonbons, des bâtons de réglisse ou des images...".

C. Lefébure





















Cet article est issu du "CD ROM du cinquantenaire", réalisé en 2001-2002 par les élèves et les professeurs de l'école, et coordonné en particulier par :
- Jean-Claude Lebeau, maître formateur
- Christine Hauray, conseillère pédagogique
- Michel Mahé, directeur de l'école Jean Jaurès 1